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RABC : la méthode-clé pour l’hygiène et la sécurité du linge

Gregory Cousyn

January 4, 2024

Temps de lecture :

3 minutes

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Médico-social / Social

La gestion du linge dans les établissements de soins, les Ehpad et les maisons de retraite, a connu une révolution grâce à la méthode RABC (Risk Analysis and Biocontamination Control). 

Cette approche permet d'obtenir un niveau d’hygiène optimal en blanchisserie, contribuant ainsi à limiter les infections liées au linge dans ces environnements sensibles. 

Bien que son application ne soit pas obligatoire, la démarche RABC est vivement recommandée pour assurer la sécurité et la qualité des services offerts aux usagers. On vous en dit plus dans cet article.

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Qu’est-ce que la méthode RABC ?

La méthode RABC se base sur la norme NF EN 14065.

Formalisée depuis mai 2003, la démarche vise à analyser les risques de contamination microbiologique et à mettre en place des actions correctives pour atteindre un niveau d'hygiène optimal en blanchisserie. 

Mise en place RABC : 5 conditions préalables 

Pour sa mise en application, la méthode RABC nécessite le respect de cinq points préalables.

1 - Adaptation des locaux 

Les locaux dédiés à la blanchisserie Intégrée doivent être conçus de manière à séparer physiquement la zone "linge propre" de la zone "linge sale". 

Si une séparation physique n'est pas possible, on peut envisager, l’organisation suivante : 

  • Une équipe est dédiée au linge sale et une autre aux textiles propres
  • La même équipe se charge du linge propre et ensuite du linge sale.

2 - Utilisation d'un matériel adapté et bien entretenu

Les blanchisseries doivent être équipées de laveuses barrières respectant la marche en avant pour éviter la contamination du linge propre par le linge sale. 

D’autre part, il est essentiel de mettre en œuvre des recommandations spécifiques pour l'entretien du matériel : 

  • Établir un plan de nettoyage et de désinfection régulier (en mettant particulièrement l'accent sur la zone dédiée au linge sale, comprenant notamment les armoires, les chariots et les conteneurs). 
  • Vérifier régulièrement les filtres à peluches du matériel de séchage et de finition.

3 - Formation du personnel

Les protocoles RABC doivent être affichés dans la blanchisserie pour sensibiliser le personnel à l'importance du respect des règles d'hygiène. 

Cela inclut : 

  • Le port d'une tenue vestimentaire spécifique avec un code couleur dédié à porter en zone sale ou propre
  • Le changement quotidien de tenue pour le personnel en zone sale
  • Une hygiène des mains irréprochable (à chaque prise de poste, après une tâche salissante, à chaque sortie de la zone “linge sale”, avant et après une pause, etc.)

4 - Gestion du temps de stockage du linge

La règle "premier arrivé, premier lavé" doit être appliqué, limitant le temps de stockage du linge sale (et la prolifération des micro-organismes). 

À cet égard, plusieurs règles doivent être rigoureusement suivies : 

  • Linge sale : pas de stockage au-delà de deux jours en semaine (cette période s'étend à trois jours en cas d'inclusion d'un week-end ou d'un jour férié.)
  • Linge humide :  pas de stockage plus de 12 heures 
  • Linge propre : distribution dans les trois jours suivant son traitement en blanchisserie.

5 - Surveillance du traitement du linge

Une surveillance attentive des différentes étapes du traitement du linge est nécessaire pour garantir l'efficacité du processus. Il s’agit notamment d’être vigilant sur : 

  • Le chargement des laveuses
  • La température de lavage 
  • Le dosage des produits
  • La durée des cycles de lavage et de séchage.

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Les 7 principes de la démarche RABC

Pour instaurer une qualité d'hygiène optimale dans le traitement du linge, la méthode RABC repose sur sept principes incontournables. 

1- Identifier et lister les dangers microbiologiques

Cette première étape consiste à identifier les risques de contamination microbiologique liés au traitement et au circuit du linge.

2 - Déterminer les points de contrôle

Une fois les dangers identifiés, il s’agit de déterminer les points de contrôle clé pour prévenir la contamination.

3 - Définir des seuils limites de tolérance

Il est essentiel d'établir des niveaux acceptables pour chaque point de contrôle, garantissant ainsi le maintien d'un niveau d'hygiène optimal.

4 - Instaurer un système de surveillance

Un système de surveillance, qu'il soit bactériologique ou visuel, doit être mis en place pour garantir la conformité aux seuils établis.

5 - Mettre en place des actions correctives

En cas de défaillances, des actions correctives et intégrées au sein du plan d'actions, doivent être immédiatement mises en œuvre pour rectifier la situation.

6 - Définir des procédures de vérification 

Des procédures d'audit interne doivent être mises en place afin d'effectuer des vérifications régulières du système RABC, assurant ainsi son efficacité continue au fil du temps.

7 - Créer une documentation récapitulative

Il est impératif de produire et de stocker une documentation synthétique répertoriant les risques identifiés ainsi que les solutions préconisées. Cette documentation doit être soigneusement archivée dans le système de gestion documentaire pour garantir la traçabilité et la transparence du processus.

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À propos de l’auteur

Gregory Cousyn

Grégory occupe le poste de Head of Customer Care & Quality chez Qualineo. Son parcours : ancien infirmier diplômé d’état ayant travaillé pour le Ministère des Armées, Grégory Cousyn intègre un établissement de santé où il occupait un poste de direction. Son expérience s’articule autour de l’optimisation des organisations pour développer les performances et l’activité d’un établissement, l’appui à la stratégie et la gestion de projets.