Risques liés à l’activité physique et risques de chute : à évaluer dans votre DUERP
March 7, 2023
Temps de lecture :
4 minutes
Dans ce premier volet dédié aux risques professionnels fréquents des secteurs sanitaire, social et médico-social, découvrez les risques liés à l’activité physique et les risques de chute.
Dans les métiers de la santé et de l’aide à la personne, les risques liés à l’activité physique sont fréquents et reconnus. Responsable d’un nombre élevé d’accidents du travail et de maladies professionnelles, ce type de risques a un impact important sur l’absentéisme et l’inaptitude au travail.
Découvrez comment identifier les risques physiques et de chute, les actions de prévention à mettre en place pour la mise à jour de votre Document unique (DUERP).
Qu’entend-on par risques liés à l’activité physique au travail ?
Lorsqu’on parle d’activité physique au travail, on est bien loin de l'activité physique recommandée (et bénéfique pour la santé). Considérée dans le cadre des risques professionnels, la notion d’activité physique au travail implique, au contraire, la notion de contrainte au travers notamment :
- d’efforts ou des gestes accomplis lors des activités
- de manutentions répétées incluant les charges et les personnes
- de la pression temporelle (délai court pour effectuer une tâche).
Quelles sont les principales conséquences identifiées ?
Les effets sur la santé sont de plusieurs types :
Les accidents traumatiques
Le risque traumatique lié à une chute, un accident de plain-pied, une blessure est le premier risque d’accident du travail. Il peut provoquer :
- des atteintes lombaires
- des contusions, des plaies et coupures
- des entorses, des fractures, des déchirures musculaires ou des luxations.
La fatigue physique et la douleur
On entend par fatigue physique le fait d’être dans l’incapacité de réaliser une tâche en raison d’une baisse de capacités en termes de force, de vitesse ou de mouvement. On peut quantifier la fatigue en la mesurant avant et après la tâche effectuée.
La fatigue et la douleur peuvent être une source :
- de baisse ou perte de productivité
- d’erreurs dans les tâches effectuées
- d’accidents liés à des chutes, des faux mouvements
- d’atteintes musculosquelettiques.
Les troubles musculo-squelettiques (TMS) et lombalgies
Les TMS résultent de la combinaison de causes multiples et notamment de la répétitivité des gestes, des efforts. Ils affectent les muscles, les tendons et les nerfs.
Les troubles musculo-squelettiques se manifestent par :
- de la douleur, une raideur
- de la maladresse dans les gestes
- une perte de force.
Quelle que soit leur localisation, ces troubles peuvent devenir chroniques et entraîner un handicap durable (à moins qu’ils soient pris en charge précocement).
Risques physiques et de chute : des secteurs particulièrement touchés
Certains secteurs sont plus à risques que d’autres, c'est notamment le cas pour les Ehpad ainsi que les secteurs d’aide et de soin à domicile.
L’aide et le soin à domicile
L’aide et le soin à domicile regroupe des structures et services divers :
- Les personnels des services de soins infirmiers à domicile (SSIAD)
- Des structures d’aide à domicile
- Des services polyvalents d’aide et de soins à domicile (SPASAD),
- Des centres de soins infirmiers (CSI)
- Des structures d’hospitalisation à domicile (HAD).
Dans ce secteur, les risques physiques et de chute plus importants s’expliquent par des conditions de travail plus contraignantes qu’en établissement. En effet, les lieux de vie des personnes accompagnées ne sont pas conçus pour le travail.
De plus, les situations rencontrées sont diverses et spécifiques à chaque domicile : accès aux habitations difficile, pièces exiguës, logement encombré, étages, absence de douche, etc.
Il faut noter également des prises en charge de plus en plus en plus lourdes pour les professionnels du secteur et qui sont liées à la réduction du temps de séjour des patients hospitalisés.
Situations à risque des aides et soins à domicile :
- L’accès aux habitations, les déplacements dans les logements
- Les activités ménagères répétitives
- La manipulation des personnes (aide aux soins, toilette, change…).
Avec des conséquences sur la santé :
- Trébuchement, faux-pas, glissade, chutes
- Mal de dos (lombalgies, dorsalgie), troubles musculosquelettiques
- Coupures, blessures.
Les Ehpad
Dans ces établissements, les professionnels ont pour mission d’accompagner des personnes âgées dont le niveau de grande dépendance implique une aide au transfert importante par les soignants.
Situations à risque des professionnels en Ehpad :
- Les manutentions manuelles : toutes les opérations de transport ou de soutien d'une personne (ou d’une charge)
- Les déplacements sur de longues distances et sur plusieurs étages dans des espaces exigus.
Avec des conséquences sur la santé (source INRS1) :
- Des chutes de plain-pied et chutes de hauteur
- Des lésions qui représentent près des deux tiers des accidents du travail (plus d’un tiers le dos, près d’un tiers les membres supérieurs)
- Des troubles musculosquelettiques (TMS) pour la quasi-totalité des maladies professionnelles.
L’outil qui vous aide à piloter votre démarche qualité
Quelles sont les démarches de prévention pour soulager la pénibilité physique ?
La démarche de prévention suppose en amont une identification des risques physiques à domicile, en établissement, quelle que soit la profession. Lorsque ces risques sont bien identifiés et évalués, voici quelques pistes de prévention prioritaires :
L’aménagement des locaux et équipements
À l’occasion d’une rénovation ou de la conception de nouveaux locaux, il est indispensable de prévoir par exemple :
- Des espaces limitant le nombre et l’amplitude des déplacements, les dénivellations ainsi que les seuils et les obstacles au sol.
- Une aide technique dans les soins : équipement des chambres d’un rail plafonnier et couvrant une zone de transfert la plus large possible
- Des revêtements de sols adaptés (durs plutôt que mous) pour déplacer sans effort les aides techniques mobiles
- Des revêtements de sols anti-dérapant dans toutes les zones à risques d’éclaboussure (cuisine, salle de bain, espace balnéo, etc.) et équipement des personnels de chaussures fermées antidérapantes
- Des espaces de stockage des aides techniques implantés au plus près des lieux d’implantation.
La démarche ALM pour accompagner la mobilité
La démarche permet de prévenir le risque de troubles musculosquelettiques et de réduire les accidents du travail pouvant se produire lors de la mobilisation des patients.
Elle consiste à l’analyse par les soignants des capacités du patient à effectuer chaque mouvement composant les déplacements.
La mise en œuvre de la démarche implique :
- La formation de tous les professionnels de la structure (direction, référents TMS et soignants)
- L’aménagement des locaux et un choix de mobilier (lit, fauteuil) favorisant les déplacements des patients en toute autonomie
- La mise à disposition d’outils d’aide (tels que le lit médicalisé, le lève-personne, le drap de glisse).
Pour en savoir plus, vous pouvez vous rendre sur le site de l’INRS.
Les outils à votre disposition
Pour prévenir les troubles musculosquelettiques dans le secteur de l’aide et du soin à la personne, le site de l’INRS met également à la disposition des structures plusieurs outils.
Ces différents supports visent à supprimer le port de charge dans les manutentions de personnes lors de l’activité de soin :
- Dix vidéos courtes présentent un dispositif d’aide technique au transfert (aider une personne à se lever de son fauteuil, s’y asseoir, à remonter au lit, etc.)
- Une FAQ répond à toutes les questions sur la démarche d’aide au transfert afin de prévenir la survenue des troubles musculosquelettiques.
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(1) Institut national de recherche et de sécurité pour la prévention des accidents du travail et des maladies professionnelles.
Questions fréquentes
Découvrez nos réponses aux questions fréquemment posées sur le DUERP en structure médico-sociale, sociale et sanitaire.
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À propos de l’auteur
Gregory Cousyn
Grégory occupe le poste de Head of Customer Care & Quality chez Qualineo. Son parcours : ancien infirmier diplômé d’état ayant travaillé pour le Ministère des Armées, Grégory Cousyn intègre un établissement de santé où il occupait un poste de direction. Son expérience s’articule autour de l’optimisation des organisations pour développer les performances et l’activité d’un établissement, l’appui à la stratégie et la gestion de projets.
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