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Circuit du médicament en SSIAD : quels points de vigilance ?

Gregory Cousyn

January 14, 2025

Temps de lecture :

2 minutes

Cette image montre une personne âgée en train de prendre un médicament à son domicile. Elle tient un verre d'eau dans une main et une pilule dans l'autre main.
Médico-social / Social

La gestion du circuit du médicament en Service de Soins Infirmiers à Domicile (SSIAD) est un enjeu clé pour garantir la sécurité des patients et la qualité des soins. 

En l'absence d'une Pharmacie à Usage Intérieur (PUI) dédiée, les SSIAD doivent s'adapter à des contraintes réglementaires et organisationnelles strictes. 

Nous appuyant sur les informations issues du webinaire organisé par l’Omédit en octobre 2024 sur le sujet, voici les principaux points de vigilance à connaître.

1. Stockage des médicaments : des règles strictes à respecter

En SSIAD, où les soins sont réalisés à domicile, cette étape du circuit du médicament est encadrée par des règles précises, que ce soit dans les locaux du service ou au domicile des patients. 

Voici les principales recommandations pour un stockage conforme et sécurisé.

Dans les SSIAD :

Le stockage des médicaments dans les locaux du SSIAD est interdit, sauf s’il est rattaché à une structure disposant d’une PUI autorisée, comme un EHPAD, FAM ou MAS (article L.5126-10 du Code de la Santé Publique). 

Dans ce cas, un stockage temporaire dans une armoire sécurisée peut être envisagé au sein des locaux de la PUI.

Au domicile des patients :

Le stockage des médicaments doit être sécurisé, surtout pour les patients présentant des troubles cognitifs. Il est recommandé :

  • D’utiliser un coffre ou un placard dédié et verrouillé.
  • De porter une attention particulière aux stupéfiants et aux médicaments thermosensibles (stockés dans des contenants spécifiques et avec un contrôle régulier de la température du réfrigérateur).
  • De limiter l’accumulation de médicaments inutilisés en ajustant les prescriptions (exemple : privilégier des traitements de 7 jours en phase initiale).
  • De retourner les médicaments non utilisés à l’officine pour leur destruction.

2. Transport des médicaments : une organisation à définir

Le transport des médicaments doit être bien organisé pour éviter les pertes ou les dégradations, notamment pour les produits thermosensibles ou les stupéfiants. 

Ce transport peut être assuré par :

La durée du transport doit être la plus courte possible pour préserver l’intégrité des médicaments sensibles.

3. Traçabilité et suivi des administrations

Une traçabilité rigoureuse permet de sécuriser l’administration des médicaments et de détecter rapidement tout problème, comme des refus ou des oublis de prise.

Comment tracer ?

  • En temps réel : idéalement, la traçabilité est effectuée immédiatement après l’administration.
  • Responsabilité partagée : le rôle de chaque intervenant (IDE, patient, aidant) doit être défini contractuellement.
  • Utilisation d’outils adaptés : en cas de préparation en pharmacie, un plan de posologie clair est indispensable.

Infographie proposée par l'Omédit à titre indicatif

4. Gestion des troubles de déglutition et des comprimés écrasés

Certains patients ont des difficultés à avaler leurs médicaments, nécessitant parfois d’écraser les comprimés. 

Cet acte est strictement encadré :

  • Un acte infirmier : bien qu’il puisse être délégué, cette tâche doit être formalisée et encadrée par une formation de base pour l’aidant ou l’aide-soignant.
  • Utilisation d’outils appropriés : éviter les méthodes improvisées comme l’écrasement avec une cuillère. Privilégier les outils dédiés et, si possible, les formes galéniques adaptées.

Pour faciliter cette tâche, des ressources comme la liste des médicaments écrasables de l’OMEDIT Normandie peuvent être utilisées.

Pour aller plus loin

Téléchargez notre Guide pratique complet ⤵️

5. Points de vigilance supplémentaires sur les médicaments à risque

Les stupéfiants et médicaments thermosensibles requièrent une vigilance accrue :

  • Vols et détournements de stupéfiants : tout incident doit être signalé à la police, à l’ARS et à l’ANSM (article R.512-80 du CSP).
  • Optimiser les prescriptions : ajuster les quantités pour éviter les accumulations au domicile.
  • Former et sensibiliser : tous les intervenants doivent connaître les risques et les règles de sécurité associées.

6. Des outils pour aider les professionnels des SSIAD

Des ressources spécifiques sont disponibles pour accompagner les équipes.

Ressources utiles : 

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À propos de l’auteur

Gregory Cousyn

Grégory occupe le poste de Head of Customer Care & Quality chez Qualineo. Son parcours : ancien infirmier diplômé d’état ayant travaillé pour le Ministère des Armées, Grégory Cousyn intègre un établissement de santé où il occupait un poste de direction. Son expérience s’articule autour de l’optimisation des organisations pour développer les performances et l’activité d’un établissement, l’appui à la stratégie et la gestion de projets.