Nos articles de blog

Gestion des chutes en EHPAD : quelles bonnes pratiques ?

Gregory Cousyn

March 11, 2025

Temps de lecture :

3 minutes

L'image montre une personne âgée vêtue d'une blouse bleue, tombée au sol.
Médico-social / Social

La gestion des chutes en EHPAD est un enjeu majeur pour assurer la sécurité et le bien-être des résidents. 

Avec l’âge, les troubles de l’équilibre, la diminution de la masse musculaire et la polymédication augmentent le risque de chute, ce qui peut entraîner des conséquences physiques et psychologiques graves. 

Cet article explore les bonnes pratiques en matière de prévention, de gestion et d’amélioration continue pour limiter les risques et garantir une prise en charge optimale des chutes en EHPAD.

Prévention des chutes : un enjeu majeur

La prévention des chutes est essentielle à la sécurité des résidents en EHPAD. Une approche proactive permet de réduire le risque de chute et d'améliorer la qualité de vie des personnes âgées. Quelques bonnes pratiques :

Évaluation et suivi du risque de chute

  • Systématiser en équipe l’évaluation du risque de chute dès l’arrivée du résident et le réévaluer régulièrement
  • Assurer la traçabilité des résultats de cette évaluation dans le dossier médical et les partager avec l’ensemble des intervenants, y compris la famille
  • Réévaluer les traitements médicamenteux afin d’identifier les médicaments favorisant les chutes et ajuster les prescriptions en conséquence.

Aménagement de l’environnement

  • Adapter la chambre et la salle de bains (barres d'appui, suppression des tapis, sol antidérapant, hauteur de lit ajustable, fauteuils sécurisés, douche sans seuil)
  • Sécuriser les accès aux locaux pouvant présenter un risque de chute (escaliers, couloirs, terrasses mal éclairées)
  • Mettre à disposition des dispositifs de mobilité adaptés (déambulateurs, cannes, dispositifs de relevage)
  • Installer des boutons d’appel accessibles pour permettre une intervention rapide en cas de chute.

Formation et sensibilisation du personnel

  • Former régulièrement les professionnels de santé à la prévention et à la gestion des chutes, y compris les intérimaires
  • Sensibiliser les résidents et leurs familles aux bonnes pratiques pour limiter le risque de chute
  • Mettre en place un groupe de travail pluridisciplinaire spécifique pour la prévention des chutes.

La gestion d'une chute : protocoles et réactions

Lorsqu'une chute survient, il est primordial d'agir efficacement. Un protocole bien défini permet de minimiser les conséquences de l'incident et d'assurer une prise en charge optimale du résident.

La déclaration de la chute

La déclaration d’une chute doit être précise, factuelle, anonymisée et sans jugement. Elle doit suivre un processus détaillé permettant une reconstitution fidèle et objective de l’événement.

Décrire la scène de la chute 

Recueillir chronologiquement les événements ayant précédé la chute et ceux ayant suivi la prise en charge du résident. Il est essentiel de mentionner :

  • Quand ? Heure exacte des interventions
  • Qui ? Professionnels impliqués
  • Quelle action ? Nature des soins ou des interventions effectuées
  • Comment ? Circonstances et explications du résident si possible.

Répertorier les facteurs de gravité 

Ceux mettant en jeu le pronostic vital et/ou fonctionnel, tels que :

  • Prise d’anticoagulants
  • Temps passé au sol supérieur à une heure
  • Perte de connaissance
  • Présence de signes neurologiques anormaux.

Décrire la prise en charge immédiate 

Il s’agit de s’assurer de la pertinence et de la rapidité des actions mises en œuvre :

  • Évaluation immédiate des blessures (traumatisme crânien, fractures)
  • Surveillance des constantes vitales
  • Application des protocoles de surveillance post-chute
  • Information du médecin coordinateur et traçabilité de l’événement.

L’analyse des causes profondes de la chute

L’analyse des causes profondes d’une chute doit être menée dans un cadre structuré et en équipe pluridisciplinaire (soignants, médecins, rééducateurs) en utilisant des outils comme : 

Répertorier les signes de gravité apparus après la chute 

Certains signes peuvent émerger à distance de l’événement initial, exposant à un risque accru de récidive. Parmi eux :

  • Syndrome post-chute (perte de confiance en la marche, peur de chuter à nouveau, diminution des déplacements)
  • Syndrome de glissement (dégradation rapide de l’état général après une chute).

Identifier les facteurs contributifs 

Une analyse détaillée et systématique doit permettre de repérer :

Facteurs liés au résident :

  • Historique de chutes répétées
  • Polymédication (médicaments sédatifs, hypotenseurs, anticoagulants)
  • Troubles de l’équilibre et faiblesse musculaire.

Facteurs environnementaux :

  • Sol glissant, tapis inadaptés
  • Mobilier mal agencé, absence de barres d’appui
  • Éclairage insuffisant.

Facteurs organisationnels :

  • Charge de travail excessive des soignants retardant certaines interventions (ex. : non-assistance à l’accompagnement aux toilettes)
  • Absence de formation ou méconnaissance des procédures de prévention des chutes.

Actions correctives et amélioration continue

L'analyse des causes et la mise en place d'actions correctives sont essentielles pour éviter la répétition des chutes. Une démarche d'amélioration continue permet d'affiner les stratégies de prévention et d'optimiser la sécurité des résidents.

Mise en place d’un plan d’actions

  • Définir des actions institutionnelles à fort impact comme la mise en place d’une politique de gestion des chutes graves et d’un groupe dédié à leur prévention
  • Disposer de dispositifs de mobilisation, de contention et de relevage adaptés aux besoins identifiés, avec une formation régulière des professionnels de santé
  • Élaborer une procédure claire et documentée décrivant la conduite à tenir en cas de chute, accessible à tout le personnel
  • Renforcer la surveillance post-chute pour prévenir les récidives et assurer une prise en charge optimale.

Suivi et adaptation des mesures

  • Organiser des réunions régulières de retour d’expérience pour analyser les incidents, identifier les facteurs de risque et ajuster les protocoles en conséquence
  • Évaluer régulièrement l’efficacité des mesures mises en place et les adapter aux évolutions des recommandations officielles
  • Assurer un suivi personnalisé des résidents à risque, incluant des évaluations régulières et un programme de prévention spécifique.

Cet article sur la gestion des chutes en Ehpad vous a intéressé.e ? Restez informé.e des actualités de votre secteur en vous abonnant à notre newsletter.

Partager l’article

Questions fréquentes

Questions fréquentes

Questions fréquentes

À propos de l’auteur

Gregory Cousyn

Grégory occupe le poste de Head of Customer Care & Quality chez Qualineo. Son parcours : ancien infirmier diplômé d’état ayant travaillé pour le Ministère des Armées, Grégory Cousyn intègre un établissement de santé où il occupait un poste de direction. Son expérience s’articule autour de l’optimisation des organisations pour développer les performances et l’activité d’un établissement, l’appui à la stratégie et la gestion de projets.